Les immeubles de bureaux font partie du patrimoine des sociétés civiles de placement immobilier, et les craintes pèsent en raison de la normalisation du télétravail. Les bureaux se vident en effet, depuis le premier confinement en particulier. Presque la moitié des employés n’ont pas regagné leur lieu de travail à la reprise des activités post-confinement. La généralisation du travail à domicile prend à nouveau de l’ampleur avec le second confinement de novembre. Qu’en est-il alors de la pérennité des baux, et par conséquent des loyers des SCPI ?
Des risques de résiliation des contrats ?
Pour l’heure, les baux sont maintenus pour l’ensemble des locataires utilisant des immeubles de bureaux. À noter en effet que la crise a généré des retombées disparates sur les entreprises, en fonction de leur domaine d’activité. Certaines d’entre elles continuent ainsi à réaliser des chiffres d’affaires réguliers grâce à la continuité de leurs activités en télétravail. Par conséquent, pas de risque d’affaiblissement de la trésorerie pour ces entreprises locataires. Toujours est-il que certains professionnels pourraient être amenés à réduire leurs charges en cessant de louer les locaux.
Le télétravail sur le long terme ne sera pas forcément adopté
Or, le télétravail sur le long terme et à 100% n’est pas seulement source d’effets bénéfiques pour les employés. Selon de nombreuses études, ces derniers font face à des crises d’anxiété, sont exposés à des risques de dépression, et de manière plus générale, à des risques psycho-sociaux. Cela a surtout été constaté au cours du premier confinement, d’autant que les mesures prises ont été associées à la renonciation aux autres activités telles que les loisirs et le sport, ou encore l’interaction avec les collègues, amis et autres membres de la famille.
L’absence de contact physique avec les collaborateurs pourrait aussi générer une baisse de la productivité et de la motivation. Pour certains travailleurs, la pression augmente avec l’instauration du télétravail. Pour d’autres, l’impossibilité à aménager un espace de travail à leur propre domicile devient un facteur de perte de la productivité, dans la mesure où les exigences domestiques et la proximité avec le reste de la famille pourraient altérer la concentration et la productivité.
Ainsi, le télétravail sera adopté certes, mais couplé avec celui en mode classique, c’est-à-dire avec la présence physique au bureau, et dont les espaces de coworking seront alors aménagés suivant les nouvelles exigences.
Ce qui implique que les baux seront maintenus et les loyers continueront à être versés, stabilisant les rendements. Les SCPI de bureaux ne connaîtront donc pas les mêmes risques que les SCPI de commerces (en particulier les commerces non essentiels qui font difficilement face à la crise, avec une éventuelle issue vers la résiliation des baux pour ceux qui sont contraints au dépôt de bilan).
Notons cependant que les locataires des SCPI sont des grands comptes qui sont parfaitement solides du point de vue financier, et dont de tels risques sont infimes.
Métamorphose des bureaux
Les espaces de travail seront réorganisés dans le but de faire respecter la distanciation sociale. Chaque mètre carré sera ainsi optimisé. Les espaces de réunion seront maintenus certes, mais également réaménagés en fonction de ces nouvelles exigences.
Le concept du « flex office » sera aussi mis en place afin que chacun puisse travailler là où il le souhaite, au sein d’un espace de coworking qui sera par conséquent spacieux et accueillant, et dont les normes sanitaires seront appliquées. Ainsi, l’employé pourra travailler sur une table de bureau non occupée par exemple, dans la salle de réunion. Cela, dans la mesure où la distanciation sociale est toujours respectée, tout en permettant toutefois les échanges avec les collègues et les collaborateurs.